7 mars 2025
Le courrier de Marie-Claude est une rubrique où Marie-Claude Leblanc répond à tes questions de survie au municipal.
Avec 20 ans d’expérience sous la petite robe noire, elle est la collègue virtuelle par excellence avec qui échanger sur tes enjeux. Son champ de spécialisation? Les questions croustillantes sur l’aisance relationnelle, la créativité, la gestion de projets 101, la gestion d’employés… La formule est anonyme et sans prétention.
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❔ Bonjour MC,
Je m’en permets, j’ai l’impression de te connaître!
Peux-tu me livrer ton meilleur truc comme gestionnaire?
#Tanouvelleamiedecongrès
Bonjour mon amie de congrès,
J’ai commencé au municipal directement comme cadre.
J’avais 33 ans.
J’étais intimidée par la grosse machine et les messieurs sérieux en réunion.
Pour passer au travers, j’avais une « poker face ».
Je ne laissais pas transparaître mes émotions derrière mes lunettes.
Je ne dévoilais pas mon jeu.
Je compartimentais ma vie aussi.
La maison à la maison, le boulot, c’était un autre tiroir.
Et chaque matin, je reprenais où j’avais laissé la veille.
Je me la jouais ainsi grâce à mes parents :
« Arrête de brailler! »
« Fais ta grande fille ».
Au final, une émotion, c’est juste une info que notre cerveau nous transmet.
Moi, quand le nez commençait à me picoter, que la gorge me serrait, je me mordais les joues pour me saisir.
En pandémie, la Ville a formé ses cadres sur l’intelligence émotionnelle.
Au même moment, j’ai passé un test psychométrique.
Ma psychologue m’a indiqué que j’étais difficile à lire…
J’avais toujours pensé que c’était un atout.
Dans les ateliers « d’émotivité », je pouvais passer une heure à jaser avec un collègue en Teams pour travailler un exercice.
Assez malaisant au début…
Mais j’ai appris à apprivoiser les ingénieurs et les notaires.
Ces messieurs de peu de mots qui jadis m’intimidaient tant.
Au final, ce sont des cartésiens qui vont droit au but.
Ou des gênés qui n’ont jamais appris le « small talk ».
Avec ces cours, j’ai commencé à communiquer mes émotions au lieu de les « choker ».
C’est ça être authentique!
Je visite un peu moins ma caverne secrète quand je suis stressée ou contrariée.
C’est en rencontre avec ma gang, il y a deux ans, que j’ai constaté que j’avais grandi.
J’ai pensé les prévenir que je risquais d’être étrange dans les prochaines semaines puisque :
1. mon père était sur ses derniers miles
2. mon chum avait perdu son emploi
3. j’étais en démarche pour obtenir un diagnostic pour ma plus jeune
Juste le nommer, trois cents livres me sont tombées des épaules.
Mon truc, tu l’auras deviné, c’est de nommer tes émotions à tes collègues, avec du recul, calmement.
Sans ces cours, j’aurais rien dit et mes collègues auraient pensé : « MC est bête ces temps-ci! »
Pourtant, c’était juste ma façon de me préserver et de les préserver.
J’ai réalisé que c’est énergivore comme petite « game ».
Projeter l’opposé de ce que l’on vit, c’est un travail émotionnel qui est épuisant.
Il faut prendre le temps de se gérer si on souhaite gérer des humains.
Comme tu me connais maintenant, j’ai d’autres petits trucs rapidos dans mon sac sur ce sujet.
Pour te gérer l’émotion, je te conseille de :
1. faire du sport
2. avoir un ami de job, un Steve, avec qui tu peux ventiler en toute confiance tes émotions
3. te référer au programme d’aide au personnel si tu files un mauvais coton.
Take care!
MC